Depuis ce matin, la qualité comme les fonctions véritables des officiers d’administration portant le titre de Bougnos, tels que ceux que nous avons vus jusqu’à présent, sont parfaitement définies pour nous.
D’après certaines données de l’Ambassade anglaise, Bougno signifiait pour nous une sorte de gouverneur de ville, et l’immense Yeddo en aurait eu plusieurs, à en juger par le nombre de nos visiteurs se donnant ce titre ; ces fonctions leur constituaient donc, à nos yeux, une position politique élevée : là était notre erreur. Il est bien avéré pour moi aujourd’hui, d’après tous les renseignements recueillis à terre par l’abbé Mermet, aussi bien que par les remarques particulières qu’il a été en mesure de faire sur les formes de respect hiérarchique observées entre les différentes catégories de fonctionnaires avec lesquels il s’est trouvé en rapport toute cette journée, que les Japonais que nous avons reçus à bord sont bien, en effet, des Bougnos et des Sous-Bougnos ; mais que ce titre ne correspond qu’à celui de nos maires et de leurs adjoints, lesquels s’inclinent très-humblement devant des sous-préfets qui, eux-mêmes, relèvent des préfets, mais à une distance, dans la hiérarchie, beaucoup plus grande que celle consacrée par notre système administratif ; car, ici, les préfets sont des gouverneurs