Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/133

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ou plutôt le point d’honneur japonais, par le passé si pointilleux, a singulièrement fléchi, et, à part un récent et éclatant exemple, celui du Taï-goun, dont nous avons appris la mort subite à notre départ de Chine, mort qui nous a été confirmée à Simoda, les faits de ce genre sont devenus très-rares, quoi qu’en puissent dire certains orgueils indigènes ou certains auteurs modernes, plus soucieux de l’extraordinaire que de la vérité ; aussi, à l’heure qu’il est, le Japonais se contente d’arborer à sa ceinture, à titre de tradition inoffensive, sa chevalerie des anciens jours.

À propos de cette fin tragique et mystérieuse du dernier Taï-goun, voici quelques détails, et je les crois exacts, que j’ai pu recueillir. À la suite du traité anglais, le Taï-goun avait été vivement blâmé par le conseil des ministres, sorte de conseil des Dix qui, en fait, gouverne actuellement le Japon et les deux Empereurs, d’avoir, par une trop grande précipitation à accueillir les conditions de lord Elgin, renoncé à disputer, comme il aurait pu le faire, plusieurs concessions contraires à l’esprit de la politique de Yeddo ; en un mot, d’avoir signé avec l’Angleterre, contrairement aux véritables instructions des conseillers de la Couronne, un traité que de plus longs détails et