Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/139

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souvenirs historiques, il règne un sentiment de mysticisme et d’élégance élevée qui rendent indiscutable sa supériorité sur les compositions chinoises en général.

Comme applications ou comme incrustations des métaux purs, tels que l’or, l’argent, le platine, ou de leurs alliages, le Japonais fait sur la laque et sur le bois un usage dont la clef est encore introuvée en Europe, et qui ferait le désespoir de nos plus habiles ouvriers, jusqu’à ce que, par l’étude et l’analyse, cette clef eût été trouvée ; mais, pour arriver à cette étude et à cette analyse, il leur faudrait avant tout des spécimens que j’appellerai sérieux ; et, jusqu’à ce jour, quelle qu’ait été la vogue qu’au siècle dernier, aux beaux jours de l’ancienne Compagnie des Indes, aient eue les produits japonais, il faut venir au Japon pour se convaincre qu’en grande généralité, les objets qui en ont été importés en Europe ne sont que des objets d’usage ordinaire, et, au point de vue de l’art, d’un ordre secondaire ; tels que des porcelaines, des potiches, des coffrets, ou de petits riens sans noms, plutôt que des objets d’art, remarquables comme composition, comme matière ou comme proportions ; capables, autrement dit, de donner de l’art japonais, envisagé dans sa sphère élevée, la haute opinion qu’il mérite. Je le répète, il faut venir au Japon pour se rendre un