Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/27

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franchise intelligente de leurs physionomies : à l’usé, dans les rapports d’affaires, le côté intelligent reste entier ; mais il se double d’une finesse cauteleuse et d’une défiance tenace que sembleraient exclure les apparences premières. Leur maintien est calme et digne, comme du reste celui des peuples orientaux ; ils dédaignent tout ornement futile, toute dorure sur leurs habits ; à peine en tolèrent-ils sur leurs armes ; et quant au costume en lui-même, celui des gens du peuple ne diffère de celui des hauts personnages, de celui du souverain lui-même, que par la nature ou la qualité des étoffes, de soie dans la haute classe, de coton dans la basse : chez l’une comme chez l’autre la couleur de ces mêmes étoffes est toujours sombre, jamais éclatante : point nouveau et frappant de dissemblance avec les habitants du Céleste-Empire.

Les nobles et les fonctionnaires portent tous, comme l’une des marques distinctives de leur rang, deux sabres demi-courbes, de grandeurs différentes, qui ne quittent jamais leurs ceintures, qu’ils soient debout ou assis, c’est-à-dire accroupis ; le port de ces deux sabres semble donc indiquer un signe de noblesse ou de fonctions ; sorte d’Éperon de la noblesse japonaise. Ils ont aussi, imprimés sur la partie supérieure de leurs vêtements, de petits médaillons blasonnés à leurs armes personnelles,