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Commandant du Duchayla, trois officiers et cinquante-huit matelots, seul contingent qu’avait pu envoyer notre corvette, s’étant embossées sur une seule ligne, en dedans de la barre de sable, indiquée plus haut, l’affaire commença.

Les Anglais avaient résolu de ne pas ouvrir le feu les premiers, et d’attendre qu’il vînt des forts ; deux canonnières avaient donc été envoyées en avant avec l’ordre de s’engager résolument, sans brûler une amorce, dans les rangs des estacades, et de chercher à y faire la route au reste de la flottille : les Mogols laissèrent, en effet, ces deux canonnières dépasser le premier et le deuxième rangs de pilotis ; mais, alors seulement, ils ouvrirent sur elles un feu si meurtrier et si bien dirigé que, dès les premiers coups à bord de la canonnière la plus avancée, un projectile énorme renversait, tuait ou blessait dix-sept hommes, et qu’un instant après, un autre boulet enlevait la tête de l’officier commandant : ce fut le signal de l’engagement général, et c’est alors aussi que se démasqua la totalité des embrasures des forts.

Pendant trois heures, sans interruption, le feu se maintint terrible de part et d’autre ; avec un acharnement héroïque du côté des Anglais, malgré les ravages causés sur des canonnières découvertes, par une grosse artillerie abritée, elle, derrière