Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/385

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aller visiter leurs parents ou prier sur les tombes des morts. Dans la basse classe, les femmes ont une plus grande liberté ; mais, dans aucune famille, les filles ne font nombre, de même qu’elles n’ont jamais aucun droit à l’héritage ; le père les marie ou plutôt les vend à son gré ; et, après sa mort, les mêmes droits passent au fils aîné ; après lui, à son héritier. Par contre les enfants mâles, au contraire, résument et absorbent toutes les tendresses de la famille ; ils sont idolâtrés, et, chose incroyable, si elle n’était attestée par des bouches aussi pieuses que véridiques, les femmes nourrissent souvent leurs fils de leur lait jusqu’à l’age de huit ou dix ans ; aussi n’est-il pas rare de voir un grand et gros garçon renverser sa mère pour se jeter sur son sein et y étancher sa soif.

Il y a environ cinq siècles, le coton fut importé de Chine en Korée, et il est aujourd’hui, avec le riz, la culture première et la richesse du pays. Le froment et autres céréales, comme les légumes d’Europe, y sont connus ; mais ils sont dégénérés et mal cultivés. Dans la partie méridionale de la presqu’île, où le froid n’est jamais excessif, la moyenne thermométrique y étant de 15 à 20 degrés Réaumur au-dessous de zéro pendant les hivers les plus durs, les poires, les pommes, les pêches, même les raisins, sont abondants, mais sans