Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/53

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ses fonctions d’interprète, et nou plus en aumônier comme à notre départ de Shang-haï, mais en costume laïque, la tête couverte d’une casquette à galons d’or, notre coiffure à tous. Cette métamorphose, qu’il supporte d’ailleurs très-bien, a été jugée indispensable dans l’intérêt de nos rapports nouveaux avec un peuple chez lequel la vue d’un habit religieux, rappelant celui des jésuites portugais expulsés violemment en 1637 par l’empereur Yezaz-Sama, n’aurait provoqué que colère ou répulsion, et aurait été de nature à entraver radicalement nos futures négociations. Les Japonais ont déjeuné à bord ; ils ont goûté à tout sans cacher leur préférence pour les liqueurs et surtout pour le champagne, au plus grand profit de leurs démonstrations expansives à la fin de la collation. Ils sont partis en annonçant la visite du gouverneur avant la fin de la journée. N. Towsend Harris, consul général des États-Unis, le seul représentant européen qui depuis quelques années ait été toléré su Japon à côté du résident hollandais, jusqu’ici interné pour ainsi dire à Nagha-saki, s’est empressé d’envoyer ses compliments au baron Gros par M. Hewskin, son secrétaire, Hollandais de naissance au service américain, et parlant le français à merveille : j’ai beaucoup causé avec lui, et il m’a paru aussi instruit et aussi aimable que cordial dans les offres de service qu’il m’a faites : aussi