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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/338

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couche ; le messager divin étend son sceptre pacifique et touche les paupières du vieillard : Démodocus tombe à l’instant dans un repos profond et délicieux. Il n’avoit connu jusque alors que ce sommeil frère de la mort, habitant des enfers, enfant de ces démons appelés dieux parmi les hommes ; il ignoroit ce sommeil de vie qui vient du ciel ; charme puissant composé de paix et d’innocence, qui n’amène point de songes, qui n’appesantit point l’âme et qui semble être une douce vapeur de la vertu. L’ange du repos n’ose approcher de Cymodocée : il s’incline avec respect devant cette vierge qui prie, et, la laissant sur la terre, il va l’attendre dans le ciel.


fin du livre vingt-troisième.