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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/423

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27e. — page 90.

Les yeux bleus, le regard farouche et menaçant.

« Luminum torvitate terribiles, » dit Ammien Marcellin. (Voyez aussi Diodore, loc. cit.)


28e. — page 90.

Ils portoient de larges brayes, et leur tunique étoit chamarrée.

La Gaule Narbonnoise s’appela d’abord Braccata, du nom de ce vêtement gaulois. « Les Gaulois, dit Diodore, portent des habits très-singuliers : ce sont des tuniques peintes de toutes sortes de couleurs ; ils mettent dessus la tunique un sayon rayé et divisé par bandes. » (Diodore, lib. v. Voyez aussi Strabon, lib. ii.) Le nom de saye ou sayon vient de sagum, un sac. Le sarrau de nos paysans est le véritable sagum des Gaulois.


29e. — page 90.

L’épée du Gaulois ne le quitte jamais, etc.

L’épée étoit l’arme distinctive des Gaulois, comme la francisque, ou la hache à deux tranchants, étoit l’arme particulière du Franc. Les Gaulois portoient l’épée sur la cuisse droite, suspendue par une chaîne de fer, ou pressée par un ceinturon. (Voyez Diod., lib. v ; Strab., lib. IV.) On juroit sur son épée ; on la plantoit au milieu du mallus ou du conseil ; on ne pouvoit pas prendre en gage l’épée d’un guerrier ; enfin, c’étoit la coutume, chez les Gaulois et chez les Germains, de brûler les armes du mort sur son bûcher funèbre. (Voyez César, lib. VI ; Tacite, de Mor. Germ., et Leg. Longob., lib. ii.) Selon César, on brûloit aussi aux funérailles les personnes que le mort avoit chéries, quos dilectos esse constabat, et quelquefois son épouse.


30e. — page 91.

Une légion chrétienne.

Voilà les chrétiens ramenés sur la scène. Il paroît pour cette fois qu’on ne les y a pas trouvés déplacés. Ils sont commandés pour ainsi dire par un François. Nous avons des droits à la gloire de saint Victor martyr. Il étoit de Marseille, et après avoir été battu de verges, suspendu à une croix pour la religion de Jésus-Christ, il fut broyé sous la roue d’un moulin, ainsi qu’un pur froment, disent les actes de son martyre.