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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/425

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courbé, non par aucun défaut de l’épine du dos, mais par une accoutumance de jeunesse, qui étoit une marque de modestie. Il étoit blanc par tout le corps ; mais il avoit sur le visage un juste tempérament et un agréable mélange de blanc et de rouge. Il avoit des cheveux blonds, qui lui couvroient les oreilles, sans lui battre sur les épaules à la façon des barbares. Je ne sais si sa barbe étoit rousse ou d’une autre couleur, parce qu’il étoit rasé fort près. Ses yeux étoient bleus et paroissoient pleins de colère et de fierté. Son nez étoit fort ouvert, car, comme il avoit l’estomac large, il falloit que son poumon attirât une grande quantité d’air pour en modérer la chaleur. Sa bonne mine avoit quelque chose de doux et de charmant ; mais la grandeur de sa taille et la fierté de ses regards avoient quelque chose de farouche et de terrible. Son ris n’exprimoit pas moins la terreur que la colère des autres en exprime. » (Ann. Comn., liv. xiii, chap. vi, trad. du prés. Cousin.)


34e. — page 92.

Ces barbares… s’étoient formés en coin.

« Acies per cuneos componitur. » (Tacit., de Mor. Germ., VI.)


35e. — page 92.

À la pointe de ce triangle étoient placés des braves qui, etc.

« Et aliis Germanorum populis usurpatum rara et privata cujusque audentia apud Cattos in consensum vertit, ut primum adoleverint, crinem barbamque summittere, nec, nisi hoste cæso, exuere votivum obligatumque virtute oris habitum… Fortissimus quisque ferreum insuper annulum (ignominiosum id genti) velut vinculum gestat, donec se cæde hostis absolvat. » (Tacit., de Mor. Germ., XXXI.)


36e. — page 92.

Chaque chef, dans ce vaste corps, étoit environné des guerriers de sa famille.

« Quodque præcipuum fortitudinis incitamentum est, non casus, nec fortuita conglobatio turmam aut cuneum facit, sed familiæ et propinquitates : et in proximo pignora, unde feminarum ululatus audiri, unde vagitus infantium. » (Tacit., de Mor. Germ., VII.)


37e. — page 92.

Chaque tribu se rallioit sous un symbole.

« Effigiesque et signa quædam detracta lucis in prælium ferunt. » (Id.) Je place ici l’origine des armes de la monarchie.