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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/434

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d’arbres pour se pendre, se mettoient au cou un nœud coulant qu’ils attachoient aux cornes ou aux jambes des bœufs, et piquant ces bêtes pour les faire marcher, ils périssoient misérablement ou étranglés ou foulés aux pieds. (Plutarque, in Vit. Mar.)


72e. — page 100.

Mérovée s’étoit fait une nacelle d’un large bouclier d’osier.

Les boucliers des barbares servoient quelquefois à cet usage ; on en voit un exemple remarquable dans Grégoire de Tours. Attale, Gaulois d’une naissance illustre, se trouvant esclave chez un barbare, dans le pays de Trèves, se sauva de chez son maître en traversant la Moselle sur un bouclier. (Greg. Turon., lib. iii.)


73e. — page 101.

Dans une espèce de souterrain où les barbares ont coutume de cacher leur blé.

« Solent et subterraneos specus aperire, eosque multo insuper fimo onerant, suffugium hiemi et receptaculum frugibus. » (Tacit., de Mor. Germ., XVI.)

Le lecteur peut se rendre compte maintenant du plaisir que peut lui avoir fait ce combat des Francs et des Romains. Ceux qui parcourent en quelques heures un ouvrage en apparence de pure imagination, ne se doutent pas du temps et de la peine qu’il a coûté à l’auteur, quand il est fait comme il doit l’être, c’est-à-dire en conscience. Virgile employa un grand nombre d’années à rassembler les matériaux de l’Énéide, et il trouvoit encore qu’il n’avoit pas assez lu. (Voyez Macrobe.) Aujourd’hui on écrit lorsqu’on sait à peine sa langue et qu’on ignore presque tout. Je me serois bien gardé de montrer le fond de mon travail, si je n’y avois été forcé par la dérision de la critique. Dans ce combat des Francs, où l’on n’a vu qu’une description brillante, on saura maintenant qu’il n’y a pas un seul mot qu’on ne puisse retenir comme un fait historique.

LIVRE SEPTIÈME.


1re Remarquepage 102.

Le roi d’Ithaque fut réduit à sentir un mouvement de joie en se couchant sur un lit de feuilles séchées.

Τὴν μὲν ἰδὼν γήθησε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς,
Ἐν δ' ἄρα μέσσῃ λέκτο, χύσιν δ' ἐπεχεύατο

(Odyss., liv. v, v. 486.)