Aller au contenu

Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/440

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la suite de l’histoire. On voit dans Tacite (de Mor. Germ.) que l’on élisoit des chefs dans les assemblées générales, et l’on trouve dans le même auteur (Ann. et Hist.) des Germains conduits par un seul chef. On remarque la même chose dans les Commentaires de César. Enfin, sous Pharamond, Clodion, Mérovée et Clovis, les Francs paroissoient marcher sous les ordres d’un seul roi.


27e. — page 110.

La tribu des Saliens.

Il y a des auteurs qui ne veulent faire des Saliens que des grands ou des seigneurs attachés au service des salles de nos rois. Il est vrai que le mot sala remonte très-haut dans la basse latinité. Dans un édit de Lothaire, roi des Lombards, on lit : Si quis bovolam de sala occiderit, componat (sol. 20).

« Qui en la sale Baudouin Lagernie,
« Avoit de Foise envoyé une espie. »
(Du Cange, Gloss., voce Sala.)

Mais il est plus naturel de considérer les Saliens comme une tribu des Francs, puisqu’on les trouve comme tels dans l’histoire. Les Francs appelés les Saliens, dit Ammien Marcellin, s’etoient cantonnés près de Toxandrie. Sidoine leur donne aussi ce nom. Au rapport de Libanius, Julien prit les Saliens au service de l’empire, et leur donna des terres. Au reste, on trouve des Saliens gaulois sur le territoire desquels les Phocéens fondèrent Marseille. Il y avoit chez les Romains des prêtres de Mars et des prêtres d’Hercule appelés Saliens ; comme si tout ce qui s’appeloit Salien devoit annoncer les armes et la victoire.


28e. — page 110.

Elle doit cette renommée…

Je place ici l’origine de la fameuse loi salique. L’histoire la fait remonter jusqu’à Pharamond. Les meilleurs critiques font venir comme moi la loi salique de la tribu des Saliens. La loi salique, telle que nous l’avons, ne parle point de la succession à la couronne ; elle embrasse toutes sortes de sujets. Du Cange distingue deux lois saliques : l’une, plus ancienne, et du temps que les François étoient encore idolâtres ; l’autre, plus nouvelle, et que l’on suppose rédigée par Clovis après sa conversion. (Voyez Pittion, Jérôme Bignon, Du Cange et Daniel.)


29e. — page 110.

Les Francs s’assemblent.

Les premières éditions portoient : « Les Francs s’assemblent deux fois l’année, aux mois de mars et de mai. » J’avois voulu indiquer par là le changement survenu dans l’époque de l’assemblée générale des Francs ; mais cela