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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/443

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première édition. Les personnes qui le connoissoient l’ont réclamé ; j’ai cru devoir le rétablir.


39e. — page 112.

Mon livre, vous irez à Rome.

Parve, nec invideo, sine me, liber, ibis in Urbem.

Ovide mourut dans son exil à Tomes : on a prétendu avoir retrouvé son tombeau en 1508, près de Stain, en Autriche, avec ces vers :

Hic situs est vates quem divi Cæsaris ira
Augusti patria cedere jussit humo.
Sæpe miser voluit patriis occumbere terris,
Sed frustra ! hunc illi fata dedere locum.

Ces vers sont modernes. Le poëte avoit fait lui-même l’épitaphe que l’on connoît :

Hic ego qui jaceo tenerorum lusor amorum,
Ingenio perii Naso poeta meo, etc.

Je ne sais si le vers que j’ai choisi pour l’épitaphe d’un poëte mort exilé dans un désert n’est pas plus touchant.


40e. — page 112.

Qui s’accusoit d’être le barbare.

Barbarus hic ego sum, quia non intelligor illis.


41e. — page 112.

Ces tribus avoient disparu.

Elles s’étoient embarquées. « Une petite tribu de Francs, sous Probus, dit Eumène, se signala par son audace. Embarquée sur le Pont-Euxin, elle attaqua la Grèce et l’Asie, prit Syracuse, désola les côtes de l’Afrique, et rentra victorieuse dans l’Océan. » (Eumène, Panég. Const.)


42e. — page 112.

La Providence avoit ordonné que je retrouverois la liberté au tombeau d’Ovide.

Ainsi ce livre est motivé, et il y a une raison péremptoire pour la description des mœurs et de la chasse des Francs. Cet incident, fort naturel d’ailleurs, et employé par plus d’un poëte, va faire changer la scène.