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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/459

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17e. — page 130.

Il me fit bientôt appeler dans les jardins, etc.

Ces jardins étoient ceux du palais des Thermes, et ils le furent dans la suite du palais de Chilpéric Ier. Ils occupoient le terrain des rues de la Harpe, Pierre-Sarrasin, Hautefeuille, du Jardinet, et descendoient jusqu’à l’église de Saint-Germain-des-Prés. Saint-Germain-des-Prés, comme je l’ai dit, étoit le temple d’Isis. (Annales de Paris, p. 26.)


18e. — page 130.

Vous vous souvenez peut-être, etc.

Voici encore l’action dans le récit : elle fait même ici un pas considérable. Galérius est presque le maître ; il épouse Valérie, et il est gendre de Dioclétien. On entrevoit l’abdication de celui-ci. Constantin est persécuté. Hiéroclès est devenu proconsul d’Achaïe, et c’est dans ce commandement funeste qu’il a connu Cymodocée. Le lecteur apprend des faits importants, et il n’a plus rien à savoir de nécessaire lorsque le récit finira. Si j’insiste là-dessus, on doit me le pardonner, parce que je réponds à une critique grave, et qui (du moins je le crois) est peu fondée. Jamais, encore une fois, récit épique ne fut plus lié à l’action que le récit d’Eudore ne l’est au fond des Martyrs. Au reste, ce que Constance rapporte de la victoire de Galérius sur les Parthes, de son mariage avec Valérie, du combat de Constantin contre un lion et contre les Sarmates, de la rivalité de Constantin et de Maxence, est conforme à l’histoire.


19e. — page 130.

Les Pictes avoient attaqué la muraille d’Agricola, etc.

Agricola, beau-père de Tacite, et dont ce grand historien nous a laissé la vie.

La muraille dont il est ici question est appelée plus justement la muraille de Sévère. Ce fut lui qui la fit élever sur les anciennes fortifications bâties par Agricola. Elle s’étendoit du golfe de Glote, aujourd’hui la rivière de Clyde, au golfe de Bodotrie, maintenant la rivière de Forth. On en voit encore quelques ruines. Les Pictes étoient une nation de l’Ecosse ou de la Calédonie. On les appeloit ainsi parce qu’ils se peignoient le corps, comme font encore les sauvages de l’Amérique. Ce fut en allant combattre cette nation, qui s’étoit soulevée, que Constance mourut à York, d’une maladie de langueur, et ce fut dans cette ville que les légions proclamèrent Constantin césar.