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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/511

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3e. — page 188.

C’est par le même chemin que Lyciscus, etc.

Dans la première guerre de Messénie, l’oracle promit la victoire aux Messéniens s’ils sacrifioient une jeune fille du sang d’Épytus. Il y avoit plusieurs filles de la race des Épytides. On tira au sort, et le sort tomba sur la fille de Lyciscus. Celui-ci préféra sa fille à son pays, et s’enfuit avec elle à Sparte. Aristodème offrit volontairement sa fille pour remplacer celle de Lyciscus. La fille d’Aristodème étoit promise en mariage à un jeune homme, qui pour la sauver prétendit qu’il avoit déjà sur elle les droits d’un époux, et qu’elle portoit dans son sein un fruit de son amour. Aristodème plongea un couteau dans les entrailles de sa fille, les ouvrit, et prouva aux Messéniens qu’elle étoit digne de donner la victoire à la patrie.


4e. — page 189.

Et commence à descendre vers Pillane, etc.

Cette géographie est tout à fait différente de ce qu’elle étoit dans les premières éditions. Mon exactitude m’avoit fait tomber dans une faute singulière. Je n’avois voulu faire parcourir à Démodocus que le chemin que j’avois moi-même suivi. Mais comme j’allai d’abord à Tripolizza, dans le vallon de Tégée, et que je revins ensuite à Sparte, je ne m’étois pas aperçu que Démodocus se détournoit d’une trentaine de lieues de sa véritable route. Le faire arriver à Sparte par le mont Thornax étoit une chose étrange : voilà ce que la critique n’a pas vu, quoiqu’elle ait doctement déclaré que le tombeau d’Ovide étoit de l’autre côté du Danube. Quant aux monuments dont il est question dans la route actuelle de Démodocus, on peut consulter Pausanias, in Lacon., lib. iii, cap. xx et xxi.


5e. — page 189.

La chaîne des montagnes du Taygète.

Je suis, je crois, le premier auteur moderne qui ait donné la description de la Laconie d’après la vue même des lieux. Je réponds de la fidélité du tableau. Guillet, sous le nom de son frère La Guilletière, ne nous a laissé qu’un roman, et c’est ce que Spon a très-bien prouvé. Vernhum, compagnon de Wheler, avoit visité Sparte, mais il n’en dit qu’un mot dans sa lettre imprimée parmi les Mémoires de l’Académie royale de Londres. M. Fauvel m’a dit avoir fait deux ou trois fois le voyage de la Laconie, mais il n’a encore rien publié. M. Pouqueville, excellent pour tout ce qu’il a vu de ses yeux, paroît avoir eu sur Sparte des renseignements inexacts. Wheler, Spon et d’Anville avoient averti que Sparte n’est point Misitra, et l’on s’est obstiné à voir Lacédémone dans cette dernière ville, d’après Guillet, Niger et Ortellius.