Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

AV. J.-C. 509. = OL. 67. 139

Solon finit par exhorter ses concitoyens à changer de mœurs , et recommande surtout la justice: « Cette mère des bonnes actions, qui tempère les choses violentes , prévient l'exalta- tion, corrige les lois, réprime l'enthousiasme, et retient le torrent de la sédition dans des bornes 1 . »

Ces élégies politiques ( qu'on me passe l'ex- pression) sont accompagnées de quelques autres pièces de poésie d'une teinte différente. Le mor- ceau sur l'homme, rapproché des stances de Jean- Baptiste Rousseau , offrira une comparaison pi- quante.

« Jupiter donne les dents à l'homme dans les sept premières années de sa vie. Avant qu'il ait parcouru sept autres années , il annonce sa virilité. Durant la période suivante, ses membres se développent et un duvet changeant ombrage son menton. La qua- trième époque le voit dans toute sa vigueur et fait éclater son courage. La cinquième l'engage à solenniser la pompe nuptiale et à se créer une postérité. Dans la sixième , son génie se plie à tout et ne se refuse qu'aux ouvrages gros- siers du manœuvre. Dans la septième , il acquiert le plus haut degré de sagesse et d'éloquence. La huitième y ajoute la pratique des hommes. A la neuvième , commence son déclin. Que si

1 Poët. Minor. Graec. , pag. 427.

�� �