Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/27

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PRÉFACE. vij

D'habiles médecins consultes me déclarèrent, <jiie je traînerois ainsi quelques mois, peut- être même une ou deux années , mais que je devois renoncer à toute fatigue , et ne pas compter sur une longue carrière.

Que faire de ce temps de grâce qu'on ra'ac- cordoit? Hors d'état de tenir l'épée pour le Roi , je pris la plume. C'est donc sous le coup d'un arrêt de mort , et pour ainsi dire entre la sentence et l'exécution , que j'ai écrit Y Essai historique. Ce n'étoit pas tout de con- noître la borne rapprochée de ma vie, j'avois de plus à supporter la détresse de l'émigra- tion : je travaillois le jour à des traductions, mais ce travail ne suffisoit pas à mon exi- stence, et l'on peut voir dans la première préface iïAtala , à quel point j'ai souffert , même sous ce rapport. Ces sacrifices , au l'esté, portoient en eux leur récompense : jaccomplissois les devoirs de la fidélité en- vers mes Princes ; d'autant plus heureux dans l'accomplissement de ces devoirs, que je ne me faisois aucune illusion , comme on le remarquera dans Y Essai, sur les fautes du parti auquel je m etois dévoué.

Ces détails étoient nécessaires pour expli- que 1 r un passage de la Notice placée à la tête de Y Essai , et cet autre passage de Y Essai

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