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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

Son but était atteint. La fortune de la famille était relevée. Le 3 mai 1761, il avait pu acquérir de très haut et très puissant seigneur Emmanuel-Félicité de Durfort, duc de Duras, et de très haute et très puissante dame Louise-Françoise-Maclovie-Céleste de Coëtquen, duchesse de Duras, le château et la terre de Combourg, qui avait été le principal domaine de ses ancêtres. Sur l’acte de baptême de sa fille Julie-Marie-Agathe (la future comtesse de Farcy), le 2 septembre 1763, il put signer : René de Chateaubriand, chevalier, comte de Combourg. Le petit cadet de Bretagne, qui avait eu pour tout héritage une rente de 416 livres, était, lorsqu’il mourut, en 1786, comte de Combourg, baron d’Aubigné, seigneur de Gaugres, du Plessis-l’Épine, du Boulet, de Malestroit-en-Dol et autres lieux.


V

chateaubriand et le collège de dinan[1]


Au mois de décembre 1832, Chateaubriand publia son Mémoire sur la captivité de Mme la duchesse de Berry. Cet écrit, qui se terminait par la fameuse apostrophe : « Illustre captive de Blaye, Madame !… Votre fils est mon Roi ! » eut un immense retentissement et valut à son auteur des lettres sans nombre. L’une d’elles lui venait d’un de ses anciens camarades du collège de Dinan, M. Lecourt de la Villethassetz, ancien juge de paix à Ploubalay (Côtes-du-Nord), démissionnaire à la suite des journées de Juillet. Chateaubriand lui répondit, le 1er février 1833 :


Vous me rappelez, Monsieur, des souvenirs bien chers. Je m’occupais précisément de mes Mémoires, qui ne paraîtront qu’après ma mort, lorsque votre lettre est venue jeter un rayon de lumière sur les obscures années de ma jeunesse, et faire revivre

  1. Ci-dessus, p. 128.