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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

histoires de la Restauration, dans les Mémoires d’Outre-tombe, dans la préface et le post-scriptum de la Monarchie selon la Charte, — que la publication de cet écrit avait eu lieu, non en 1817, mais au lendemain même de l’ordonnance du 5 septembre 1816.

Ce n’est pas du reste la seule inexactitude que renferment les quatre lignes de Victor Hugo. En 1817, Chateaubriand ne demeurait pas rue Saint-Dominique, mais bien rue de l’Université, no 25. En 1818, il échangea le ruisseau de la rue de l’Université contre celui de la rue du Bac, si cher à son amie Mme de Staël[1], et il habita pendant deux ans le no 42 de cette dernière rue ; en 1820 seulement il se transporta au no 27 de la rue Saint-Dominique-Saint-Germain. On peut suivre, dans les volumes successifs de l’Almanach royal, ce petit itinéraire de Chateaubriand à Paris.

Et puisque nous voilà sur le chapitre de l’année 1817, je signalerai un autre petit fait, qui présente celui-là, si je ne m’abuse, un véritable intérêt.

Joseph de Maistre n’est pas nommé une seule fois dans les Mémoires d’Outre-tombe. Est-ce donc que l’auteur du Génie du christianisme et l’auteur des Soirées de Saint-Pétersbourg n’ont jamais eu aucuns rapports ensemble ? Est-ce qu’ils ne se sont jamais vus ? Est-ce qu’ils ne se sont jamais écrit ? Dans la Correspondance du comte Joseph de Maistre, on trouve des lettres au vicomte de Bonald, à l’abbé de La Mennais, au comte de Marcellus[2], — ou des réponses de Bonald, de La Mennais, de Lamartine : de lettres adressées à Chateaubriand, ou écrites par lui, nulle

  1. Mme de Staël, qui s’écriait, en face du Léman : Oh ! le ruisseau de la rue du Bac ! n’a cependant jamais habité cette rue. Elle occupait, avant son exil, un hôtel de la rue de Grenelle-Saint-Germain, auprès de la rue du Bac. (Sainte-Beuve, Portraits de femmes.)
  2. Marie-Louis-Auguste de Martin du Tyrac, comte de Marcellus, député de 1815 à 1823, pair de France de 1823 à 1830. C’était le père de M. de Marcellus, l’auteur de Chateaubriand et son temps.