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Page:Chateaubriand - Mémoires d’outre-tombe t5.djvu/214

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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

J’ai répondu en même temps au prince Jérôme ce qui suit :

« Rome, 9 mai 1829.

« L’ambassadeur de France près le Saint-Siège a reçu copie de la note que le prince Jérôme de Montfort lui a fait l’honneur de lui envoyer. Il s’empresse de le remercier de la confiance qu’il a bien voulu lui témoigner ; il se fera un devoir d’appuyer, auprès du secrétaire d’État de Sa Sainteté, les justes réclamations de Son Altesse.

« Le vicomte de Chateaubriand, qui a aussi été banni de sa patrie, serait trop heureux de pouvoir adoucir le sort des Français qui se trouvent encore placés sous le coup d’une loi politique. Le frère exilé de Napoléon, s’adressant à un émigré jadis rayé de la liste des proscrits par Napoléon lui-même, est un de ces jeux de la fortune qui devait avoir pour témoins les ruines de Rome.

« Le vicomte de Chateaubriand a l’honneur, etc. »

DÉPÊCHE À M. LE COMTE PORTALIS.
« Rome, 4 mai 1829.

« J’ai eu l’honneur de vous dire, dans ma lettre du 30 avril, en vous accusant réception de votre dépêche no 25, que le pape m’avait reçu en audience particulière le 29 avril à midi. Sa Sainteté m’a paru jouir d’une très bonne santé. Elle m’a fait asseoir devant elle et m’a gardé à peu près cinq quarts d’heure. L’ambassadeur d’Autriche avait eu avant