LIVRE IX[1]
Si, passant de la politique de la légitimité à la politique générale, je relis ce que j’ai publié sur cette politique dans les années 1831, 1832 et 1833, mes prévisions ont été assez justes.
Louis-Philippe est un homme d’esprit dont la langue est mise en mouvement par un torrent de lieux communs. Il plaît à l’Europe, qui nous reproche de n’en pas connaître la valeur ; l’Angleterre aime à voir que nous ayons, comme elle, détrôné un roi ; les autres souverains délaissent la légitimité, qu’ils n’ont pas trouvée obéissante. Philippe a dominé les hommes qui se sont approchés de lui ; il s’est joué de ses ministres ; les a pris, renvoyés, repris, renvoyés de nouveau après les avoir compromis, si rien aujourd’hui compromet.
La supériorité de Philippe est réelle, mais elle n’est que relative ; placez-le à une époque où la so-
- ↑ Ce livre a été écrit à Paris, en 1837 et en 1838, et revu en juin 1847.