À la fin du mois d’octobre[1], madame Sand me fit passer son nouveau roman, Jacques : j’acceptai le présent.
« Je m’empresse, madame, de vous offrir mes remercîments sincères. Je vais lire Jacques dans la forêt de Fontainebleau ou au bord de la mer. Plus jeune, je serais moins brave ; mais les années me défendront contre la solitude, sans rien ôter à l’admiration passionnée que je professe pour votre talent et que je ne cache à personne. Vous avez, madame, attaché un nouveau prestige à cette ville des songes d’où je partis autrefois pour la Grèce avec tout un monde d’illusions : revenu au point de départ, René a promené dernièrement au Lido ses regrets et ses souvenirs, entre Childe Harold qui s’était retiré, et Lélia prête à paraître.
Madame Sand possède un talent de premier ordre ; ses descriptions ont la vérité de celles de Rousseau dans ses Rêveries[2], et de Bernardin de Saint-Pierre dans ses Études. Son style franc n’est entaché d’aucun des défauts du jour. Lélia, pénible à lire, et qui n’offre pas quelques-unes des scènes délicieuses d’Indiana et de Valentine[3], est néanmoins un chef-d’œuvre dans son genre : de la nature de l’orgie, il est