Dans la fiction : je n’en parlerai pas, car je n’en dois plus comprendre la langue. Dans la réalité : homme d’un âge grave ayant les notions de l’honnêteté, attachant comme chrétien le plus haut prix aux vertus timides de la femme, je ne saurais dire à quel point j’étais malheureux de tant de qualités livrées à ces heures prodigues et infidèles qui dépensent et fuient.
Au printemps de cette année 1838, je me suis occupé du Congrès de Vérone, qu’aux termes de mes engagements littéraires j’étais obligé de publier : je vous en ai entretenus en son lieu dans ces Mémoires. Un homme s’en est allé[1] ; ce garde de l’aristocratie escorte en arrière les puissants plébéiens déjà partis.
Quand M. de Talleyrand apparut pour la première fois dans ma carrière politique, j’ai dit quelques mots de lui. Maintenant son existence entière m’est connue par sa dernière heure, selon la belle expression d’un ancien.
J’ai eu des rapports à M. de Talleyrand ; je lui ai été fidèle en homme d’honneur, ainsi qu’on l’a pu remarquer, surtout à propos de la fâcherie de Mons, alors que très gratuitement je me perdis pour lui. Trop simple, j’ai pris part à ce qui lui arrivait de désagréable, je le plaignis lorsque Maubreuil le frappa à la joue[2]. Il fut un temps qu’il me recherchait d’une