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Page:Chateaubriand - Mémoires d’outre-tombe t6.djvu/532

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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

porteur que d’une simple lettre d’étiquette, et cette démarche faussement calculée est devenue un grief de plus. Aussi le prince de Hohenlohe, malgré l’estime particulière que l’on a pour lui, a-t-il eu beaucoup de désagréments pendant son séjour ; on lui en préparait de plus grands encore : je suis parvenu à les lui éviter et à lui faire obtenir une audience de congé. L’empereur l’a traité avec tant de bonté, lui a parlé avec tant d’effusion et tant de sentiment de la conduite du roi que le prince est sorti pénétré de reconnaissance. Il part demain pour Stuttgard, décidé à unir ses efforts à ceux que vient de faire M. Fleischmann pour obtenir du roi la démarche très simple qui doit satisfaire l’empereur. Tout permet donc d’espérer que l’arrivée de M. de Beroldingen et son entrée au ministère seront signalées par la fin de cette affaire dans laquelle vous voyez, monsieur le vicomte, que j’ai rempli, autant que la prudence me le permettait, le rôle de médiateur.

« Il est probable que si le roi se prête à ce que l’on a le droit d’attendre de lui, le même prince de Hohenlohe viendra ici remplir les fonctions de ministre plénipotentiaire ; l’empereur lui en a exprimé le désir ; il sera dans ce cas parfaitement accueilli. Quant à nous, monsieur le vicomte, je ne vous cache pas que l’empereur attache beaucoup de prix à ce que le retour de M. de Caraman à Stuttgard soit différé jusqu’à ce que cette affaire soit terminée. J’ai pris avec le comte de Nesselrode l’engagement de vous faire connaître le désir de Sa Majesté, mais je ne lui ai point laissé ignorer qu’étant entièrement étrangers à cette querelle, nous ne pou-