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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

le cercueil fut enlevé par des marins et porté au sommet à travers un coup de vent qui ressemblait à une tempête, suprême caresse de l’Océan à celui qui avait tant aimé le bruit des flots et des vents. Puis soudain il se fit un grand calme, et le cercueil fut pieusement déposé dans le roc qui doit le garder à jamais. Les suprêmes prières de l’Église furent récitées par le curé de Saint-Malo et l’eau bénite fut répandue sur la bière…

La Bretagne et la Religion avaient fait à l’auteur du Génie du Christianisme de magnifiques funérailles. Depuis un demi-siècle, il dort, au bord des vagues, dans son sépulcre de granit, sous une pierre entourée d’une petite grille gothique en fer et surmontée d’une croix. Du reste, point d’inscription, ni nom, ni date. Il l’avait ainsi demandé, dans sa lettre de 1831 au maire de Saint-Malo : « La croix, écrivait-il, dira que l’homme reposant à ses pieds était un chrétien ; cela suffira à ma mémoire. »


Je ne terminerai pas cet Appendice, sans adresser mes remerciements aux personnes qui ont bien voulu faciliter mes recherches et me prêter leur utile concours : M. Frédéric Saulnier, conseiller à la Cour d’appel de Rennes ; M. l’abbé Pâris-Jallobert ; M. René Kerviler, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées à Saint-Nazaire-sur-Loire ; le R. P. V. Delaporte ; M. René de Kerallain, à Quimper ; M. F. de Bernhardt, à Londres ; M. le baron Alberto Lumbroso, à Rome. Que tous veuillent bien trouver ici l’expression de ma vive gratitude. Mais je dois des remerciements tout particuliers à M. l’abbé G. Pailhès, archiprêtre de la basilique de Saint-Seurin, à Bordeaux, l’homme de France qui connaît le mieux Chateaubriand et ses entours, l’auteur de ces remarquables ouvrages : Madame de Chateaubriand, d’après ses Mémoires et sa Correspondance (1887),