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LIVRE DEUXIÈME

prétendu se soustraire à la juridiction ecclésiastique, pour aller devant les tribunaux séculiers. » Point délicat par lequel Rancé sut déterminer ensuite en sa faveur les décisions de Louis XIV. Il fut résolu que Sa Sainteté commettrait l’examen de l’Étroite Observance au jugement d’une congrégation de cardinaux. Rancé se retira satisfait, il écrivit : « Je fus auprès de Sa Sainteté une heure et demie ; on ne pouvait attendre plus de marques de bénignité et de bonté que Sa Sainteté n’en fit paraître. »

Rancé alla voir le Père Bona, qui devenu cardinal lui conserva de l’amitié. Des commissaires furent nommés par le pape pour étudier l’affaire. On instruisit Rancé qu’il n’obtiendrait pas ce qu’il désirait. Au commencement de l’année 1665, Rancé apprit que les décisions des cardinaux ne lui seraient pas favorables et que des lettres venues de France lui faisaient tort : il se présenta au Vatican, où l’on bénit la ville et le monde.

L’affaire pour laquelle Rancé était venu ne plaisait point. D’un autre côté, les ordres monastiques de la Commune Observance traitaient les réformateurs d’hommes singuliers, voisins du schisme ; la règle étroite ne trouva parmi les