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LIVRE PREMIER

que de Paris, était son familier. Champvallon avait l’habileté et l’audace des Sancy ; il agréait à Louis XIV : on croit que le prince le choisit pour la célébration de son mariage avec madame de Maintenon. Celle-ci expia son ambition en osant écrire qu’elle s’ennuyait d’un roi qui n’était plus amusable. Champvallon contraria Bossuet dans l’assemblée du clergé en 1682. Il mourut à Conflans, qu’il avait acheté et qui est resté à l’archevêché de Paris.

Rancé était encore le compagnon de Châteauneuf et de Montrésor, petit-fils de Brantôme. Il chassait avec le duc de Beaufort. Enfin, il tenait à tous ces êtres futiles par les familiers de l’hôtel de Montbazon, où sa liaison avec la duchesse de Montbazon l’avait introduit.

Au sortir de la Fronde, l’abbé Le Bouthillier résidait tantôt à Paris, tantôt à Veretz, terre de son patrimoine et l’une des plus agréables des environs de Tours. Il embellissait chaque année sa châtellenie ; il y perdait ses jours à la manière de saint Jérôme et de saint Augustin, comme quand dans les oisivetés de ma jeunesse je les conduisis sur les flots du golfe de Naples. Rancé inventait des plaisirs : ses fêtes étaient brillantes, ses festins somptueux ; il rêvait de délices, et il ne pouvait