Page:Chatelain - Beautés de la poésie anglaise, tome 1, 1860.djvu/174

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Se trouve,… un bonheur éphémère
Soudain s’empare de mes sens,
Pour moi renaît un nouvel ère,
Pour mon cœur un second printemps.

Tamise ! … beau fleuve, tu vis
Plus d’une troupe aventureuse
D’écoliers sur tes bords chéris
Se livrer à la vie oiseuse ;
Dis-nous le nom des jouvenceaux
Qui te parurent les plus beaux
Alors qu’ils caressaient ton onde ?
Dis-nous de ces jeunes oisifs
Lequel eut plus vive faconde
Pour rendre les plaisirs plus vifs ?

Tandis que le sage écolier
Dans un doux loisir se délasse,
Tout prêt à courir le premier
Au labeur quand sonne la classe,
Voici d’espiègles un essaim
Ivres d’air, franchissant soudain
Les limites de leur royaume,
Comme ils regardent derrière eux
Tout en courant ! – c’est qu’un fantôme
Le maître… apparait dans leurs jeux.

Heureux enfants ! à vous l’espoir
Si doux, – surtout en perspective ;
À vous petits chagrins qu’un soir
Voit changer en gaîté naïve ;
À vous le chaud soleil du cœur
À vous l’esprit vif, inventeur,
À vous cette brûlante flamme
Qu’entretient la santé du corps,
À vous la douce paix d’une âme
Vierge encore de tout remords !