De cette tombe merveilleuse
Ce grand enterré sans linceuil
Un jour, auréolé de splendeur lumineuse,
S’élancera rempli d’un saint orgueil,
Puis surgissant debout enveloppé de gloire
Sur les monts qu’il ne vit jamais,
Des nombreux rachetée devant tout l’auditoire
Il narrera de Dieu les immenses bienfaits.
Du Moab tombe solitaire
Ô sombre mont de Beth-péor !
À nos cœurs curieux parlez de ce mystère
Mais juste à point arrêtez en l’essor :
Dieu seul possède en lui des mystères de grâce
Que ne pouvons approfondir :
Il les cache aux humains, comme il cache la place,
Où sa main mit Moïse en secret pour dormir !
Les Nénuphars.
Venez lutins, venez ! gentiment attifées,
Voilà qu’en nos vallons se rassemblent les fées,
C’est que les nénuphars ont sur tous les étangs
Dans les coins et recoins posé leurs petits bancs,
Et là légèrement chacun place son vase
Sur le sein palpitant de l’eau qui flotte et jase,
Happant les chauds rayons du soleil radieux
Qui vient les féconder ces nénuphars heureux,
Et d’une étoile d’or s’en vient doter leur couche,
Étoile qui bientôt elle aussi fera souche,
Et qui le nez au vent scintillant vers l’azur,
Semble y chercher sa sœur l’étoile au front si pur.
Venez lutins, venez ! nos mignonnes nacelles
Ont rames de roseaux, ont voiles de dentelles,
Et nous ferons pour vous amuser en chemin
Une douce musique, un chant suave enfin,