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Page:Chatelain - Beautés de la poésie anglaise, tome 1, 1860.djvu/66

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Tous les oiseaux près de leurs belles
Se livrer à de doux ébats ?
Il est vrai que je fais ripaille
Ici, de sucre et de grenaille,
Il est vrai que ma cage est d’or…
Mais ne pouvant prendre l’essor,
Dans ma cage, pauvre captive,
Suis assise triste et pensive :
Oh ! donne-moi la clé des champs,
Et chaque jour, été, printemps,
Je viendrai te chanter une chanson joyeuse,
Et bénirai ton âme généreuse ! »
À ces tant doux accents du pauvre oiseau captif,
J’ouvris la porte de la cage,
Lui soudain s’élança par de là le nuage
D’un vol furtif,
Si, qu’il devint si petit dans l’espace
Que mon regard bientôt en eut perdu la trace :
Moi je sentais fort bien comme ce pauvre oiseau
Que sans la liberté rien ici bas n’est beau ;
Et que mieux vaut une simple chaumine,
Avec la joie au cœur,
Que des palais dorés la splendide courtine
Abritant l’esclavage, abritant la douleur,
Sans que jamais l’amitié ni ses charmes.
Soient là pour étancher nos larmes !



Le Tombeau du Guerrier.


Le soleil du matin des brumes se dégage
Il est jour ;
Plan, plan, plan, plan, plan, plan, plan, plan bat le tambour,
Et les chefs sont debout, et l’écho du bocage
Effrayé des sons du clairon,
Annonce au loin la gloire au plus poltron.