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BOWRING (SIR JOHN).


Le Germe du Bien.



Il est un petit coin dans chaque cœur humain
      Qui n’est jamais entièrement aride,
                Où germe et lève le bon grain,
                Où fleurit la vertu solide ;
Bien planter, bien soigner ce généreux terrain
Doit être chaque jour le devoir qui nous guide.

Avez-vous jamais vu ces parcs majestueux,
      Ces beaux jardins tout pimpants de verdure,
                Ou ces vallons délicieux
                Qui de l’Eden ont la parure ?
Ces plaines, ces côteaux asyles ténébreux
Où de l’onde qui fuit on entend le murmure ?

Ces parcs majestueux, ces vallons, ces jardins,
      Ces beaux côteaux, ces magnifiques plaines,
                Où le merle a des chants divins,
                Du désert c’étaient les domaines…
La main de la culture a semé des chemins
Où foisonnaient l’ivraie et les folles aveines.

Tel est l’homme pourtant ! un sol qui produit tout.
      De belles fleurs ou de mauvaises herbes,
                De beaux fruits et du plus haut goût,
                Ou les poisons les plus acerbes ;
Et tout juste selon que son cœur, après tout,
Sera semé d’ivraie, ou bien d’épis superbes

Le crime le plus noir du félon, hors la loi,
      Peut bien là haut aux yeux de Notre Père
                Être moindre, en dépit de toi.
                Qu’une faute journalière ;
Homme ! toi qui commets le péché sans émoi,
Et dont la vie enfin n’est que fange et poussière !