Ô Papillon si j’étais toi
Que j’eusse puissance de Roi
Sur l’odorante fleur qui naît ou meurt sous moi, ─
N’arrêterais certes mon aile
Sur une fleur qui n’est que belle,
Mon amour serait pour la pensée immortelle.
Dame Abeille si comme toi
Pouvais creuser dans la paroi
Des roses tout l’or-miel que rends de bon aloi,
Auprès de l’homme, chose sûre,
N’irais point placer d’aventure
Les excellents produits de ma manufacture.
Ô fier Aigle si j’étais toi
Que pusse mettre en désarroi
Le tonnerre et l’éclair, et leur jeter l’effroi,
Ne bâtirais certes mon aire
Sur le pinacle d’un calcaire
Que l’orage une nuit peut réduire en poussière.
Noble Coursier si j’étais toi
Dont l’œil étincelant d’émoi
De l’espace infini semble dominer Roi,
Je ne serais assez candide
Pour donc me soumettre à la bride,
Et j’irais au désert y renâcler le vide.
Rouge-gorge si j’étais toi
Dont le chant lorsque tout est coi
Comme un “ Oui ” de l’amour nous apporte l’émoi,
Ne resterais après l’automne,
Mais sur mon aile folichonne
Des chauds climats j’irais effeuiller la couronne.
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La Sagesse mal Appliquée.