des livres, ni dans des actes qui auroient pu être suspects, mais dans des lettres & des nouvelles écrites par des gens apostés, avec une grande affectation d’écrire, sans autre dessein que de mander à leurs amis ce qui piquoit le plus la curiosité.
Cette voie réussit mieux que l’autre ; mais celle qui eut le plus d’effet, fut les espions que le roi commit, soit en Flandre, soit en Angleterre, premiérement pour découvrir ceux qui entroient dans cette cabale, ensuite pour en débaucher quelques-uns qui en savoient le secret, particuliérement Cliford. Il poussa cet artifice si loin, que, pour mieux couvrir la marche de ceux qu’il employoit à ses découvertes, il les faisoit excommunier nommément dans Saint-Paul de Londres avec ses autres ennemis, comme on le pratiquoit alors : abus du glaive de l’église Romaine, dit le P. d’Orléans, dans un roi chrétien, mais beaucoup plus encore dans ceux qui ayant reçu ce glaive en dépôt, s’en permettoient un tel usage.
Quand Henri fut bien instruit de tout, il envoya des ambassadeurs au jeune archiduc Philippe d’Autriche, alors prince des Pays-Bas, pour le prier de réprimer la duchesse douairiere de Bourgogne ;