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Découv. de la Maison

Deſtin envieux permettra, que vous ſoïes auſſi heureux que moi ; quoique tous mes avantages ſe réduiſent à une petite Campagne, à un peu de talent lyrique, & à la poſſeſſion où je ſuis, de mépriſer l’injuſte vulgaire[1] ». On voit dans les dernières paroles de ce texte la déclaration exacte, qu’y donne Horace, de tous ſes biens de Nature, & de fortune ; & on y voit en même tems, qu’une Campagne médiocre y compoſe toute la claſſe de ceux de ce dernier genre. La médiocrité de cette Campagne, qui y est exprimée, peut être rélative, mais l’unité qui y eſt énoncée eſt certainement abſolue. L’autre paſſage parallèle à celui que je viens d’expoſer est tiré d’une Ode à Mécène, dont l’objèt, eſt de lui dire qu’il eſt content de ſa médiocrité ; qu’on n’ajouteroit pas à ſon bonheur, en ajoutant de nouveaux biens à celui qu’il poſ-

  1. Et mihi forſan tibi quod negarit.
    Porriget hora.
    Te greges centum, Siculæque circum
    Mugiunt vaccæ : tibi tollit hinni-
    tum, apta quadrigis equa : te bis Afro
    Murice tinctæ.
    Veſtiunt lanæ : mihi parva rura, &
    Spiritum Graiæ tenuem Camænæ.
    Parca non mendax dedit, & malignum
    Spernere vulgus. Lib. II. od. 16.