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Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/160

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Découv. de la Maison

Cette Ville par malheur pour ſa Gloire ne pût être inſenſible à tant d’attraits. Elle laiſſa amollir peu-à-peu ſon antique vertu : elle n’oublia pas ſeulement les mœurs de Sparte ſa mère ; elle ſembla vouloir ſurpaſſer Sybaris ſa voisine.


XXXV. Les Arts ne ſe perdent pas à Tarente.

Les Arts ne ſe perdirent point à la vérité à Tarente. Les auteurs anciens parlent d’une Place, dont un ornement étoit un Coloſſe de Jupiter de bronze, qui ne le cedoit qu’à celui de Rhodes, d’un Gymnaſe d’une Structure des plus élégantes[1] : de tels monumens annoncent un état floriſſant de l’Architecture. On peut juger de celui de la Peinture, & de la Sculpture par la quantité des Statues, & des Tableaux, que Fabius Maximus y trouva & dont il orna le Triomphe qu’il remporta d’elle, non moindre que celle que Syracuſe, avoit fourni à celui de Marcellus[2]. La priſe, qui pourvût ſi bien celui, à qui Tarente n’auroit pas fait donner le ſurnom de Temporiſeur, avoit été précedée cependant des vi-

  1. Ἐχεῖ δὲ γυμνασίον τε ϰαλλίϛον, ϰαὶ ἀγοραν σύμεγεθη, ἐν ᾖ ϰαὶ ὁ τᴕ͂ Διος ἵδρυται ϰολοσσὸς μέγιστος μήν τήν Ῥοδίων. Strabo lib. VI.
  2. Signa tabulæque propè, ut Siracuſarum ornamenta æquarent Tit. Liv, lib. VII.