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Découv. de la Maison

Or les Grecs penſoient fort ſingulièrement à l’égard des Peuples qui ne l’étoient point : ils ne les negligeoient pas ſeulement entièrement, comme étrangers, ils les mépriſoient ſouverainement comme Barbares. On ſait la parole de Pyrrhus lorſqu’il vit pour la première fois le Camp des Romains : que la manière de camper de ces Barbares, n’étoit pas ſi barbare[1], Mais ſi une telle manière de penſer en général pouvoit être ſupportable dans les Grecs de l’ancienne Grèce, elle ne l’étoit pas certainement dans ceux qui habitoient ſous le même ciel. Outre que la qualité de Barbare, n’a jamais fait oublier, à un État éclairé celle de Voiſin, puiſqu’un coup d’œil ſur un Camp Romain, avoit fait comprendre à Pyrrhus, que les Romains n’étoient rien moins, que des Barbares mépriſables, tant d’exploits, dont Tarente avoit dû entendre le bruit à raiſon de ſon ſeul voiſinage, devoit lui avoir donné de puis long-tems la même inſtruction. L’ignorance ſi craſſe de Tarente au ſujèt de Ro-

  1. La manière de camper n’étoit pas cependant encore le fort des Romains. Ce Peuple, dont la maxime étoit de prendre de ſes ennemis même, ce qu’il y voïoit de bon, avouoit, qu’il n’avoit appris l’art de camper, que de celui que nous voïons ici admirer son campement.