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Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/167

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de Campagne d’Horace. I. Part.

me, ne pouvoit donc provenir, que de la profonde indolence d’un Peuple, dont le caractère étoit de ne vouloir penser à rien de sérieux.


XXXIX. Elle inſulte témérairement ſa Flotte, & reçoit impertinemment ſon Ambaſſade.

Si on formoit quelque doute ſur cette cauſe, ſous pretexte qu’elle n’eſt qu’indiquée dans ce premier trait de la conduite des Tarentins à l’égard des Romains, on pourroit le diſſiper facilement, par l’attention à ce qui ſuivit, où elle ne put ſe montrer d’une manière plus viſible.

Lorſque les Vaiſſeaux Romains parurent devant Tarente, cette Ville ſurpriſe de la Vue des inconnus qui les montoient, avant de s’informer qui ils étoient, ni de ce qu’ils prétendoient, n’eût rien de plus preſſé que de les inſulter. Elle s’applaudît beaucoup de ce qu’elle prît pour leur fuite précipitée, mais qui n’étoit de leur part qu’une retraite prompte, pour laiſſer ignorer le moins de tems qu’il ſeroit poſſible au Sénat & au Peuple Romain, l’injure faite au Pavillon de Rome. La flotte qui l’avoit reçue avoit à peine diſparu du Port, qu’on y vit entrer une Ambaſſade ſolemnelle, pour en demander la reparation.

Une pareille demarche de Rome étoit de la plus grande conſéquence pour Tarente :