a fait tranſporter le Théatre en Grèce. Mais lors qu’on reflechit bien ſur ce trait, on s’apperçoit aiſément, que c’eſt à l’Italie qu’il appartient.
Je dois faire remarquer avant tout, que cette Cote de la Mer Tyrrène, poſſéde inconteſtablement les lieux des plus brillantes fables. Le Mont-Circelle qui s’avance beaucoup dans la Mer, & qui en étoit autrefois entouré ſelon Varron, fut la fameuſe Iſle, où Uliſſe, & ſes Compagnons éprouverent de ſi étranges avantures. On a voulû en chercher les cauſes dans plusieurs herbes que ce lieu produit : mais qu’eſt-il besoin d’herbes, là où il y a des Circé ? Leur coupe enchantérèſſe opère toujours au moral ſur les imprudens qui y boivent, les Métamorphoſes, qui ſont trés-bien répréſentées par celles, qu’on a ſupposées dans le Phyſique.
Après le Cap Circelle, on trouve celui de Gaëte, & aprés celui-cy le Promontoire de Miſène. Leurs deux noms ſeuls rapellent deux traits de l’Éneide, puiſque le premier eſt celui de la nourrice d’Énée, & le second celui d’un de ſes Compagnons, qui y reçurent les honneurs de la ſépulture. Toute la fable des Enfers avoit ſon fonde-
