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de Campagne d’Horace. I. Part.

à-dire le Triumvirat & la Proſcription, avoient de quoi également étonner Cicéron.

Tout ce que les deux Frères éperdus peuvent ſe dire, c’eſt qu’il faut s’efforcer d’aller joindre Brutus, & Caſſius en Macédoine. Ils montent en hate dans leurs litières pour ſe rendre à Aſture, où Cicéron avoit toujours quelque Vaisseau pour s’y embarquer : mais en entreprenant un ſi grand voïage ils réfléchiſſent qu’ils n’avoient pas penſé au point le plus eſſentiel, qui étoit l’argent pour le faire. Quintus en particulier étoit pris entièrement au depourvû : ſoit par ce motif ſoit par celui des Enfans qu’il laiſſoit, il déclare, qu’il ne ſauroit aller plus avant ; que ſon deſſein étoit de retourner ſecrètement à Rome pour y prendre d’autres moïens de s’expatrier. Marc fut obligé d’y conſentir ; ils ſe donnèrent un embraſſement d’autant plus attendriſſant, que tout leur disoit, qu’il étoit le dernier. Cicéron n’en pourſuivit que plus triſtement ſa route. Il deſcendit dans le vaiſſeau même à Aſture. Le vent n’aïant été favorable que juſqu’à la hauteur de Circéï, il força d’y relâcher. Cicéron y paſſa la nuit la plus cruelle ; & le jour qui calma les flots de la