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Découv. de la Maison

Mer ne ſervit de rien pour ceux dont ſon ame étoit agitée. Son eſprit étoit tantot frappé du point de vue effraïant d’une Mort inévitable, & tantot un peu ranimé par l’idée, qu’il n’étoit pas poſſible qu’Octave fut aſſez perdu pour qu’il ne reſtat pas de ſa part quelque reſſource. Les faits donnant trop peu de lieu à cette dernière penſée pourtant, c’étoit la première qui ſe répreſentoit auſſi-tot. La honte de fuir, le dechiroit plus encore que la fraïeur de mourir. Tout cella le rempliſſant de l’ennui de vivre, il reſolût de ſe donner la mort. Seulement, afin que ſon image ſanglante devint une furie pour l’ame d’Octave il projette de retourner à Rome, d’aller droit à la Maiſon de cet ingrat, & de ſe tuer ſous ſes yeux. Sans attendre ni la faveur des vens ni la commodité des voitures, il prend ſon chemin à pied ſur les ſables de cette Rive, & il ne fut arrêté après y avoir fait plus de douze milles, que par la reflexion des tourmens, que ſa demarche pourroit engager à vouloir joindre à ſa mort. Cicéron prit alors le Parti de faire un généreux effort ſur lui même, de fouler aux pieds toutes les allarmes, & de mettre ſon Ame en même,