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Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/359

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de Campagne d’Horace. I. Part.


CLXI. Amphitéatre de Baïes prouvé par l’Hiſtoire de la mort d’Agrippine.

Je raconterai ici cette Horreur dont Baïes fut temoin. Néron qui avoit montré ſi beau principe, lors qu’à la vue de plus d’argent qu’à l’ordinaire envoie d’Égipte, il dit que ſon intention étoit qu’on tondit mais non qu’on écorchât ſes brébis, Néron dis-je tourna ſi mal qu’il devint un Monſtre de cruauté. Il n’arriva qu’à lui ſous le Ciel de faire mourir egalément ſa Mére, ſon Gouverneur, ſon Précepteur, ſes Femmes, & ſes Maitreſſes.

Impatient du credit d’Agrippine il reſolut d’oter la Vie à celle de qui il l’avoit reçue. Pour l’attirer d’Antium où elle étoit, à Baïes où il ſe trouvoit, il annonça la plus éclatante célébration des Quinquatres, & il l’y invita. Reçuë avec toutes les marques de tendreſſe, elle fut logée ſéparément au Chateau de Baules, en apparence par diſtinction & pour écarter tout ſoupçon, mais en effet par un premier trait de la trahiſon tramée. Après pluſieurs délibérations ſur les moïens de la perdre on s’étoit arrêté à celui proposé par le Préfet de Flotte de Misène d’une barque artificielle, dont le toit fondroit pour l’écraſer en attendant que le fonds s’en entrouvrît pour l’éngloutir. La faveur de la nuit qu’on