te, qui peint la manière dont on y évoquoit les ombres des Morts[1].
CLXXXV. Queſtion ſi c’eſt à ce lac qu’Homère fait envoïer Uliſſe par Circé.
D’après ces notices, il est aiſé de ſe former une idée de la queſtion intéreſſante, si c’eſt veritablement à l’Averne qu’Homère fait envoïer Uliſſe par Circé. Je ne dirai pas que Virgile la decide lorſque à ſon imitation il fait conduire à ce Lac nommément Énée par la Sybille. Je me bornerai à faire remarquer, qu’il n’y a rien dans tout le trait du Poëte Grec qui ne s’accorde parfaitement avec l’Hiſtoire la plus réelle de l’Averne. Il fait partir Ulisse de l’Iſle de Circé pour s’y rendre, & il l’y fait arriver en un jour ; c’est le tems qu’il faut pour le trajèt du Mont-Circelles que nous avons vû avoir été l’Isle de Circé, au Golfe de Baïes où eſt l’Averne. Arrivé dans ces lieux, il y trouve la Ville & la nation Cimmériènes, dans des lieux où ne pénétra jamais le moindre raïon du ſoleil. C’eſt l’idée que nous avons donné de l’une, & de l’autre d’après Strabon. Pline parle
- ↑ Pſycomantium. Cic. lib. I. Tuſcul. n. 115. Inde Homeri νεϰύα, inde ea quam Appius. Νεϰρομαντια faciebat ; inde in Vicinia noſtra Averni Lacus.
Unde anima excitantur obſcura umbra aperto oſtio Alti Acherontis ſalſo ſanguine, imagines mortuorum. Ibid. n. 37.