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de Campagne d’Horace. I. Part.

culte contre un Temple de ce Lac, en dut être au contraire l’époque la plus naturelle. Agrippa étoit un Héros, & un Sage[1] ; mais le Panthéon de Rome, ſur le quel on voit encore ſon nom, prouve combien il fut éloigné d’être un impie. Fort indifférent ſans doute pour la ruine de ce qui dans l’Averne n’étoit fondé que ſur les Ténébres Cimmériennes, il n’en dut être que plus zélé à en conſerver ce qui avoit ſon appui dans les principes les plus conſtans de ſa Théologie, tel qu’étoit la réligion d’un Lac, ſur tout de celui en qui on avoit de tout tems révéré les Manes recomman-

  1. Agrippa fut un héros à qui Auguſte dut ſes Victoires les plus deciſives notamment celles de Myles & d’Actium ; un Sage à qui il fut redevable de ces maximes de gouvernement qui le firent adorer après des commencemens qui auroient tendu à le faire abhorrer ; un Connoiſſeur qui orna autant qu’il avoit aſſuré son Empire par des ouvrages qui ont ces qualités ; le nombre ; on en trouve à Rome, à Lyon, à Niſmes, au Lucrin & à l’Averne ; la grandeur ; ceux de Lyon ſont quatre grandes Voies qui traverſoient les Gaules dans tous les ſens ; la richeſſe, le ſeul ſoffite du veſtibule du Panthéon a fourni le Bronſe qui compoſe le ſuperbe Baldaquin de la Confeſſion de S. Pierre, les roſes des Caiſſons de la Voûte étoient d’Argent : la Beauté ; la forme surpaſſe toutours la matiére & enfin une ſolidité telle qu’il ne reſte d’entier que ce qui le reconnoit pour auteur comme le Panthéon de Rome, & l’Amphiteatre de Niſsmes, dont la Beauté n’est pas éffacée par la barbarie, qui en a laiſſé remplir l’Arène de Barraques, & celle encore plus inexcuſable qui les laiſſe ſubſister.