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Découv. de la Maison

cette portion ſi agréable d’une poſſeſſion a de quoi plaire à tout le monde. Mais ce n’eſt pas ſans raison qu’on voit dans l’antiquité tant de grands hommes s’en occuper. Elle eſt l’amuſement le plus digne d’un Philoſophe. Le ſpectacle le plus intéreſſant pour lui doit être celui de la Nature, & il ne le trouve nulle part ſi brillant que dans un Jardin. On ne ſait s’il y faut être plus ſurpris, ou touché. Les plantes ſì rares, les fruits ſi exquis, les fleurs ſi brillantes & ſi variées qui y naiſſent continuellement de la boue, ne peuvent étonner nos eſprits, ſans pénétrer nos cœurs. Ces grandes preuves de la puiſſance de la Nature, y ſont les témoignages auſſi touchans que manifeſtes de ſon amour. Ailleurs elle ne pourvoit qu’à nos besoins ; là elle ne ſe montre occupée que de nos délices. Le Sage trouve également noble, & agréable de concourir à l’opération de ſi grandes merveilles. Le Hoiau ne doit donc pas plus nous ſurprendre que la plume même dans les mains d’Horace. Son Jardin ſeroit un de plus brillans caractères de ſa Campagne, ſi la nature de cette partie qui eſt de ſe ruiner par la plus courte négligence, & d’être ce qui ſurvit le moins au tems, ne