verra dans l’ouvrage touchant les lieux qui en font la matiere. Les Interprètes les plus judicieux même lorſqu’il ne s’agit que du ſens grammatical, deviennent les plus extravagans dés qu’ils entreprennent de donner les notices locales : ils tranſportent les Montagnes, ils font couler les rivières contre leurs ſources. Ils confondent les Régions.
Lorſque la Vérité n’eſt pas ſi horriblement détruite elle eſt au moins défigurée, ou affoiblie. Le grand mérite d’Horace eſt de peindre toujours d’après nature. Ses moindres traits forment ordinairement des Tableaux, où l’on voit jointes à la riche expreſſion l’exacte vérité, & l’extreme correction. Les expoſitions en ſont des peintures ordinaires dont on diſtingue à peine l’ordonnance. L’ignorance des lieux étant la cauſe la plus ordinaire de tous ces défauts, il est ſuperflu même de dire l’avantage qui doit réſulter de leur découverte. J’oſe dire qu’à ce seul titre mon ouvrage ne ſauroit être negligé de quiconque eſt curieux de bien entendre Horace & encore moins de quiconque a la charge de l’expoſer.
Son Importance est d’autant plus gran-
