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de Campagne d’Horace. I. Part.

la haute ſageſſe de donner ſon nom à l’Évangile, étoit peu de choſe en comparaiſon de celle, qui reſtoit aveuglément attachée aux Idoles. Cet attachement, dont le sang de tant de Martyrs ſous les Empereurs Païens & tant d’autres éffèts ſous les Empereurs Chrétiens même, prouvent la fureur, étoit ſur tout fomenté par les monumens, antiques, qui portoient la double empreinte de l’habileté la plus rare, & de la puiſſance la plus grande, & qui avoient été tous élevés en l’honneur des faux Dieux. Le moïen en éffèt de perſuader à la multitude qui ne juge que d’après ce qui tombe ſous les ſens, que des Dieux, à qui on avoit consacré tout ce qu’elle voïoit de grand, & de beau à Rome, n’étoient rien. La Religion en conséquence ne pouvoit voir d’un œil content ces pierres de scandale. Leur ruine ne pouvoit en aucune sorte l’affliger. S. Jérôme fait remarquer quelque part avec complaiſances aux Païens les marques d’abandon, qui paroiſſoient jusques sur le Capitole qu’on avoit oſé qualifier d’immortel. Telle étant, & telle devant être la manière de penſer de la Religion sur la chûte des monumens antiques, il est très vraiſemblable que s’il ſe préſenta des occaſions de l’accélérer, elle