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Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/167

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lui on devroit dire, qu’ Horace choiſit Albe par la raiſon même par la quelle il l’exclut. La ſeconde plus ſenſible encore c’eſt la qualité des deux lieux qu’on pourroit croire être mis dans la balance par Horace. Les Monts d’Albe n’étoient guére moins froids que ceux de Sabine même, comme le prouve l’exemple des Gaulois que j’ai dit que cet inconvénient en chaſſa, & comme le ſuppoſe la phraſe d’Horace qui les écarte à ce titre. Suppoſer que le Poëte pouvoit projetter de s’y rendre ſi le froid le chaſſoit de chez-lui, ce ſeroit ſuppoſer qu’il s’arracheroit à un froid propre pour ſe livrer à un froid étranger. Telle étoit & telle eſt encore au contraire la douceur extrême de la Campagne de la Mer de Rome, ainſi que je l’ai dit en ſon lieu, qu’il n’eſt preſque pas d’Hyver capable de la faire ceſſer d’être non ſeulement ſupportable, mais agréable : c’eſt cette Campagne ſeule par conſéquent où Horace pouvoit trouver un refuge assuré contre la perſécution de l’Hyver qu’il pouvoit éprouver dans le ſienne : c’eſt cette ſeule Campagne par conſéquent où il ſe propoſe de ſe rendre, ſuppoſe qu’il ne pût reſter dans celle où il ſe trouvoit.