d’aller faire tirer à chaque nouvelle année[1].
Il en réſulta un Temple qui faiſoit dire à Carnéade qu’il n’avoit vu nulle part la Fortune auſſi fortunée, le bonheur que le Philoſophe entendoit ſelon Cicéron, conſiſtant ſurtout à avoir produit un tel effet par une telle cauſe[2].
CIII. L’Antiquité de ce Temple.
Le même Cicéron nomme comm’on l’a du remarquer l’Antiquité & la Beauté de ce Temple.
Le Point de ſon Antiquité a été ſingulièrement traité par Kircher. Il reconnoit dans un Chapitre où il a cru devoir ſe preſſer de s’exprimer ainſi, que le Temple précéda très-certainement le tems de Silla ; mais il n’attend pas plus que le Chapitre ſuivant pour rapporter & adopter le ſentiment de l’Antiquaire de Volterre qui l’attribue au Dictateur d’après la raiſon qu’un Temple de la For-
- ↑ Præneſtina Fortuna toto Imperii ſpatio annum novum commendanti lætam eandemque ſemper ſortem dare aſſueta extremo triſtiſſimam reddidit. Sueton. in Domit. n. 15.
- ↑ Carnéadem Clitomachus scribit dicere ſolitum nusquam ſe Fortunationem quai Præneſte vidiſſe Fortunam. Cicer. ibid. Carnéade avoit eu occaſion de Voir le Temple de Préneſte dans le voïage à Rome pour cette Ambaſſade dans laquelle Caton propoſa de le taire sortir du Sénat à cauſe de l’illusion qu’y faiſoit ſon Éloquence.