Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/330

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me, eut le malheur d’être obligé de commencer, par où il auroit du finir, comme Sylla l’exprima très-bien en diſant lorſqu’on lui en apporta la tête, qu’il avoit voulu mettre la main au gouvernail avant de s’être exercé à manier la rame. Des exploits inouis ne l’aïant pas empêché d’être entièrement défait à Sacre-Port, que ce nom & cette action paroiſſent également fixer vers le lieu où eſt le Ponte-di-Sacco, il dut rentrer à Préneſte qu’il s’étoit ménagé comme ſa retraite ; mais dans l’état il étoit réduit il étoit impoſſible d’y tenir longtems : il prit le parti de recourir aux ſouterrains pour s’en ſauver. L’Ennemi qu’il avoit en tête, qui n’avoit rien moins que ſon défaut, avoit pourvu à ce que ce moïen fut pris envain. Marius y embraſſa la ſeule reſſource qu’il n’auroit ſçu lui oter, qui eſt de ſe donner lui-même la Mort. C’eſt dans cette occaſion que l’impitoïable Sylla vengea par le maſſacre général que j’ai dit, des Préneſtins, & par la vente à l’encan de Préneſte même, la fidélité conſervée à Marius juſqu’à la fin[1]. Car

  1. Municipia ſplendiſſima ſub haſta venierunt… Præneſte… Flor. lib. III. cap. 21.