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Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/40

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il étoit le plus droit chemin. Comme le premier Lavinium, étoit diſtingué par un Temple de Vénus tres-célébre parmi les Latins, le ſecond en eut un non moins révéré de Junon Soſpita, ou Sauve. On ne doit pas être étonné de voir dans une Ville d’origine Troïenne le Déeſſe ennemie de Troïe. Lorſqu’Énée & ſes Troïens virent le bonheur dont ils s’établiſſoient en Italie ils crurent comme Virgile le dit quelque part que la grande Junon avoit enfin conſenti non ſeulement à leur ſalut, mais encore à leur gloire, à la ſeule condition, que ce ne ſeroit pas ſous le nom de Troïens, mais de Latins qu’ils s’en couvriroient. De là le ſacrifice de cette truïe & de ſes petits que le Héros de l’Éneide lui ſacrifie[1]. Le ſurnom ſous lequel ils voulurent qu’elle eut de leur part des autels ſolemnels fut relatif à ces idées.

Lavinium tout multiplié qu’il étoit ne devoit être cependant que le moindre ouvrage des Troïens dévenus Latins. Le Fils d’Énée résidant ſans doute au ſe-

  1.           (Sus) Mirabile monſtrum
    Quam pius Æneas tibi enim, tibi maxima Juno.
    Mactat. Æneid. lib. VIII. v. 80.